L'Epiphanie fêtée par Ozanam


Bonne fête de l'Epiphanie !


Vous connaissez peut-être Charles Vaugirard, l'un des meilleurs spécialistes de Frédéric Ozanam. Il nous invite à relire  cette belle lettre  écrite pour l'Epiphanie. 


"Je t'écris samedi soir, il est minuit, bientôt une nouvelle journée grande et solennelle va commencer, l'anniversaire du premier hommage rendu par le monde païen au christianisme naissant.

 Il y a quelque chose de merveilleusement beau dans cette légende des trois mages, représentants de trois races humaines au berceau du Sauveur. Il y a quelque chose de vénérable dans celte fête de famille qui consacre la joie, qui jette au sort un gâteau, et qui crée dans son sein une royauté domestique de quelques heures, comme pour imiter ces royautés orientales députées au Christ enfant. 

Quelle que soit du reste l'origine de cette coutume, qu'elle vienne même des rois du banquet chez les Grecs et les Romains, elle est toujours une bonne occasion de plus pour réunir les parents, les amis, pour faire épanouir les coeurs.

J'aurais aimé ce jour-là m'asseoir à une table, avec tous ceux qui me sont chers, avec toi, par conséquent, mon bon camarade, et, déposant ma gravité philosophique, j'aurais crié, dans toute la simplicité de mon âme et de toute la force de mes poumons : Le roi boit ! Le roi boit ! Car je me complais dans tout ce qui est vieux et populaire et j'éprouve un sentiment profond de sympathie pour cette naïveté primitive, pour cette bonhomie qui s'en va tous les jours, à mesure que la fausse politesse se développe et grandit."

Frédéric Ozanam 5 janvier 1835, à Ernest Falconnet.


Le commentaire de Ch Vaugirard ici : 

On voit ici son attachement simple à cette jolie tradition populaire de la galette des rois. Voilà qui n'est pas sans laisser penser à cette piété populaire, simple, traditionnelle avec parfois des restes, bien innocents, de paganisme que défend inlassablement le Pape François contre une sorte de christianisme élitiste, soi-disant moderne et abstrait (la "fausse politesse dont parle Ozanam) qui la méprise. Ce texte qui a exactement 190 ans n'a pas vieilli.


Merci cher Charles !



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Quand la Tradition liturgique attire les jeunes

Le Pape François a reçu les supérieurs des séminaires français

Peut-on être chrétien et de gauche ?